Papillons
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APPRENDRE Pour apprendre à reconnaitre les rhopalocères, rien de mieux qu’un bon guide de terrain . Vous trouverez différents ouvrages traitant du sujet dans la biblio du site. Je vous recommande vivement l’excellent livre de Tristan Lafranchis « Papillons de France » dans lequel les caractéristiques distinctives de chaque espèce présente en France sont annotées sur des photos. Seul reproche, la taille des papillons n’est pas indiquée. Par contre vous y trouverez aussi les zygènes de France et quelques autres espèces d’hétérocères diurnes. Pour ceux qui préfèrent les dessins et une répartition plus large des espèces, le « Guide des papillons d’Europe et d’Afrique du Nord » de Tolman et Lewington sera parfait. Pour identifier les chenilles, le « Guide des chenilles d’Europe » de Carter et Hargreaves vous sera d’une aide précieuse même s’il n’est pas exhaustif et que seul le dernier stade y est représenté. Des ouvrages plus spécialisés vous permettront d’en apprendre plus sur la vie des papillons. Je pense particulièrement à « La vie des papillons » de Lafranchis, Jutzeler, Guillosson & Kan qui est une mine d’informations sur vos insectes préférés volant en France. Vous y découvrirez des monographies traitant de leur écologie, leur biologie, leurs comportements, leurs prédateurs, ainsi que des photos des oeufs, des chenilles et des chrysalides. Enfin n’hésitez pas à utiliser le biofotoquiz , un formidable outil pour apprendre ou s’entrainer à reconnaitre les papillons avec des niveaux de difficultés différents (débutant, avancé, expert). Différents modules sont également disponibles pour s’exercer avec les plantes, les oiseaux, les mammifères, les orthoptères, les amphibiens et les reptiles. Merci à Beat et son équipe pour leur travail.
OBSERVER Pour savoir et quand observer les papillons , il convient de connaitre leurs habitats, leurs habitudes, leurs comportements, leur cycle de vie et leurs plantes hôtes. Certains papillons fréquentent des lieux humides comme le petit collier argenté, d’autres des milieux secs comme la mélitée orangée. Certains ne se rencontrent qu’en montagne comme l’apollon, d’autres en milieux boisés ou en prairies fleuries ou à proximité de ruisseaux comme le vice-roi. Certains papillons ne volent que lorsque le soleil est présent comme le thaïs balkanique, d’autres continuent à voler lorsque le ciel se couvre. Certains volent plus facilement à certaines heures de la journée, d’autres viennent se poser pour boire l’humidité au sol en matinée comme le grand mars ou le petit mars. Certains papillons ne volent qu’à une certaine période de l’année comme la diane de mars à mai, alors que d’autres peuvent être vus pratiquement toute l’année comme le citron qui vole de février à octobre. Observer des chenilles n’est pas toujours aisé. Il n’est pas toujours facile de les repérer dans leur environnement : elles sont passées maitres en matière de camouflage. Dérangées, certaines se laissent tomber au sol. Pour maximiser les chances de les rencontrer, il convient de bien connaitre leurs plantes hôtes (PHL) pour scruter minutieusement leurs feuilles, leurs tiges et leurs bourgeons, c’est-à-dire les endroits elles sont susceptibles de se nourrir. Certaines peuvent être surprises également en train de se réchauffer au soleil. Pour approcher les papillons , il faut procéder avec minutie. Les papillons sont sensibles aux mouvements, une approche lente et patiente est donc recommandée. Souvent s’accroupir pendant la phase d’approche augmentera fortement vos chances de succès. Attention aussi à votre ombre portante qui effraiera n’importe quel papillon. Pour suivre un papillon en vol, placer votre main sur le front au-dessus des yeux comme une visière de casquette, cela vous permettra de ne pas le perdre de vue quand vous aurez le soleil de face. Après avoir observé un papillon arrive le moment de l’ identifier . Etre capable de reconnaitre les différentes familles de rhopalocères vous aidera grandement pour orienter votre identification. Il convient toujours de bien observer le recto et le verso des ailes de chaque papillon pour repérer les critères distinctifs qui vous permettront de déterminer l’espèce. Il ne vous restera qu’à consulter le guide de terrain que vous aurez pris avec vous. Certaines espèces se ressemblent beaucoup et il n’est pas toujours facile de les observer longuement lorsqu’ils sont actifs. Le recours à la photo constitue un outil précieux pour vérifier et confirmer l’identification à posteriori sur l’écran de l’appareil ou sur l’écran d’un ordinateur à la maison. Une paire de jumelles peut s’avérer très utile également. Préférez un modèle à courte distance de mise au point (entre 50 cm et 1,50 m) qui vous permettra d’observer de près les papillons. Préférez aussi une paire de jumelles à faible grossissement (8x maximum) car un fort grossissement réduirait le champ de vision. N’hésitez pas à essayer les Pentax Papilio II . Enfin préférez les jumelles au filet. Laisser la capture de specimens aux chercheurs et aux scientifiques. Préférez une collection photo, et surtout ne collectez pas de specimens d’espèces en danger ou vulnérable. C’est une question d’éthique et de choix personnel.
PARTICIPER Collectez les données lors de vos sorties. Notez les informations sur vos observations (espèces rencontrées, lieux des observations, conditions météo, comportements, …) et transmettez les aux organismes de collecte de données. En voici quelques-uns francophones : http://sterf.mnhn.fr/ Suivi TEmporel des Rhopalocères de France. Pour la France, programme de suivi des variations des populations de papillons selon un protocole établi. https://www.faune-france.org/ pour la France, vous y trouverez des liens vers de nombreux départements, et vous pourrez transmettre vos données pour plusieurs taxons (papillons, libellules, oiseaux, mammifères, amphibiens, reptiles, coléoptères, araignées, …). h t t p s : / / w w w . o p e n - s c i e n c e s - participatives.org/ pour la France, site de l’observatoire de la biodiversité des jardins. C’est un programme de recensement des papillons volant dans vos jardins. https://observations.be/ pour la Belgique. Collecte des données pour les oiseaux, mammifères, reptiles, amphibiens et papillons. h t t p : / / o b s e r v a t o i r e . b i o d i v e r s i t e . w a l l o n i e . b e / encodage/ pour la Belgique. Autre site de collecte de données pour différents taxons. h t t p s : / / w e b f a u n a . c s c f . c h / W e b f a u n a / W e l c o m e.do pour la Suisse. h t t p : / / i n a t u r a l i s t . c a / p r o j e c t s / i n s e c t e s - d u - quebec pour le Québec. En voici un anglophone : http://www.e-butterfly.org/ pour le Canada et les États-Unis.
PRÉSERVER Les papillons jouent un rôle d’indicateurs sur l’état de santé des écosystèmes, en raison de leur grande diversité et de leurs exigences écologiques variées. De nombreuses espèces sont en régression principalement à cause de la dégradation des milieux naturels (perte d’habitat, raréfaction des plantes hôtes, pratiques agricoles, usage de pestisides). La volonté de préserver les papillons est nécessairement liée à la volonté de préserver, conserver et entretenir les milieux dans lesquels ils vivent. La préservation de zones naturelles est essentielle au maintien des plantes hôtes des papillons et ainsi de leurs populations. N’hésitez pas à vous rapprocher d’associations ou d’organismes pour participer à des chantiers natures ou des programmes visant à entretenir des zones sensibles, comme le ReNArd qui mène des actions de conservation sur différents sites dans le département des Ardennes en France. Chacun peut apporter sa petite contribution personnelle en créant un jardin pour attirer les papillons, jardin qui servira de refuge ou de zone relais pour différentes espèces. La première recommandation est évidemment de bannir l’usage des insectisides et des herbicides pour ne pas nuire à nos petits amis. Il conviendra de planter les plantes hôtes (PHL) qui attireront les femelles pour pondre leurs oeufs et qui nourriront les futures chenilles. Il faudra aussi planter des plantes nourricières qui permettront à tous les papillons d’aspirer le nectar de leurs fleurs. Certains papillons comme le vulcain ou le tircis aiment aussi tremper leur trompe dans les fruits fermentés. N’hésitez pas à laisser des zones non fauchées dans votre jardin : cela permettra aux plantes sauvages de se développer et aux papillons d’accomplir leur cycle de vie sans perturbations. Essayez de tondre moins souvent pour ne pas en faire un nouveau désert biologique (le top, une ou deux fois par an). Aménagez une surface de sable humide pour fournir les sels minéraux dont les papillons ont besoin. Aménagez un muret (chrysalides, refuge pour les papillons hibernant), un tas de bois (refuge pour les papillons hibernant), une haie naturelle diversifiée. Laisser pousser un massif d’orties (PHL de plusieurs espèces), un massif de ronces (PHL de plusieurs espèces) ou un lierre (nectar des fleurs, abri pour passer l’hiver pour le citron).
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